Les nouveaux défis de Matteo Solari

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L’ex-gardien du CS Italien s’épanouit désormais dans la course à pied de longue distance. Rencontre avant son plus grand défi, le marathon de Verbier, samedi.

La beauté du football tient aussi dans sa faculté à nous offrir d’improbables histoires allant au-delà des nonante minutes d’effort. Les reconversions des footballeurs après, voire pendant leur carrière en sont de fréquents exemples. Celui de Petr Čech, pour n’en citer qu’un, tantôt vainqueur de la Ligue des Champions en 2012 avec Chelsea et tantôt hockeyeur en première division britannique, en fait partie.

Le foot de talus ne déroge pas à la règle et regorge lui aussi de trajectoires qui méritent d’être connues. Celle de Matteo Solari, qui a gardé les buts de plusieurs clubs genevois et qui a désormais quitté les terrains pour la course à pied en est une. Rencontre avant le marathon de Verbier de samedi, auquel le Genevois prendra part.

Le marathon de Verbier s’annonce plus éprouvant que les 10km de Genève…

Aux portes de la Promotion League à 17 ans

Né en 1998, Matteo Solari a passé la grande partie de sa carrière au CS Italien, avec qui il a notamment obtenu deux promotions : en A Inter en 2017 et en 2ème ligue inter en 2019, avec la première équipe. “Ça reste des souvenirs mémorables, notamment lorsqu’on monte de 2ème ligue, alors qu’on était parmi les outsiders”, se remémore l’ex-gardien.

La promotion en 2ème ligue inter avec la Une du CS Italien à l’issue de la saison 2018-19.

Quelques années plus tôt (saison 2015-16), un jeune Matteo s’était retrouvé, suite à un “concours de circonstances” à vivre ses premières convocations (trois au total) en Promotion League avec la première équipe d’Etoile Carouge. “Au début, je me disais “pourquoi pas”. Mais j’ai aussi toujours eu ce problème du facteur génétique qui ne jouait pas en ma faveur en tant que gardien. J’en ai gentiment pris conscience et mes priorités ont changé”. Bien que sa carrière ait été plus modeste que celle peut-être imaginée pendant ses jeunes années en élite au sein du club stellien, celle-ci n’aura pas pour autant été banale.

Une autre promotion vécue, la dernière en date et peut-être la plus folle avec Bosna en tant que joueur de champ en 2022, est là pour en témoigner : “Ça faisait longtemps que je voulais évoluer comme joueur. J’ai toujours eu ce profil assez endurant et j’adore me dépenser. À Bosna, c’était plus du football plaisir avec des amis, et finalement on a réussi cette montée donc ça reste un magnifique souvenir”. Des remarques qui laissent entendre que ce passage des crampons aux chaussures de course avait quelque chose d’évident.

La promotion avec RJ Bosna au terme de la saison 2021-22.

Une reconversion presque évidente

“C’est une passion qui risquait d’arriver tôt ou tard au vu du goût que j’ai toujours eu à l’effort physique”, confirme en effet celui qui a également évolué comme gardien avec Lancy futsal au cours des dernières années. “J’ai toujours été de nature plutôt hyperactive. Mon père est aussi très sportif, donc j’ai toujours baigné dans les sports d’endurance, par exemple avec du vélo ou des randonnées que je faisais même lorsque je jouais encore. Disons que ça a facilité la transition”.

Matteo enfant avec son père Marco, passé par Perly et PLO pendant sa carrière de footballeur.

Encore novice en début d’année 2023, Matteo Solari a vite été conquis par la discipline : “À l’époque, on s’était donné le défi avec Keli (Pomevor, ex-capitaine du CS Italien, ndlr) de faire le semi-marathon de Lausanne en moins d’une heure et demie. On s’était fait faire un programme de quelques semaines et on avait réussi. C’est aussi ce que j’aime dans la course : ça tient en grande partie à des facteurs concrets et mesurables. Si tu t’entraînes bien, tu manges bien et tu dors bien, tu progresses vite. Tout cela fait que tu y prends goût, par exemple en allant courir avant d’aller au bureau, plusieurs fois par semaine, puis te fais avoir petit à petit”. 

En action lors du semi-marathon de Lausanne.

Entre route, piste et montagne

Une passion a en effet souvent des facettes irrationnelles. Le Genevois s’est notamment rendu à Barcelone en février pour un semi-marathon bouclé en 1 heure 19, ou encore dans les quatre coins de la Suisse romande pour alterner les courses à pied et les trails au cours des derniers mois. C’est d’ailleurs un mix entre ces deux disciplines qui attend l’ex-gardien du CS Italien, samedi : le marathon de Verbier, une course de 42 kilomètres avec 3.700 mètres de dénivelé. “La montagne, ça représente le premiers plaisirs que j’ai eu déjà quand je faisais des randonnées depuis petit”. Le plaisir ne sera pas probablement présent sur l’ensemble du parcours massacrant de samedi, mais le challenge en vaut sans doute la chandelle.

En plein effort lors d’un trek.

Après ce grand rendez-vous, Matteo Solari compte bien poursuivre sur sa lancée. En un an et des poussières d’entraînement régulier, l’ex-gardien de but d’origine tessinoise a déjà réussi d’importants progrès. “Ça reste un sport où il y a des histoires de coureurs qui deviennent professionnels ou qui battent des records très tard”, observe le Genevois de 26 ans. “Si je me vois là-dedans ? Pourquoi pas, j’aime bien faire les choses sérieusement lorsque je me lance. Mais ça demande du temps et beaucoup de travail. Pour l’instant, il y a des kilomètres entre le monde pro et moi”. 

En plus, si ce dernier finit par se lasser de la course à pied, le rectangle vert sera toujours là pour l’accueillir à nouveau : “Je n’y pense pas trop pour l’instant, je me focalise surtout sur ma progression à la course. Mais pourquoi pas faire une équipe de potes en vét’ dans quelques années (rires)”.

Un retour sur les terrains dans les années à venir n’est pas à exclure.

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