Jeudi 10 avril, le match de 4ème ligue entre Avanchet et la Deux de l’Olympique de Genève a été arrêté à l’heure de jeu en raison d’incidents violents ayant eu lieu en dehors du terrain.
Nouveau cas de match arrêté à Genève. Cette fois-ci, c’est la rencontre entre Avanchet et l’Olympique de Genève II, dans le groupe II de 4ème ligue, qui a été stoppée avant son terme. De violents débordements ayant eu lieu en dehors du terrain, à l’heure de jeu, ont provoqué l’arrêt du match. Que s’est-il passé ?
Fin de mi-temps tendue
Les événements violents ayant provoqué l’arrêt du match ont eu lieu en dehors du terrain. Ils sont toutefois venus s’inscrire dans un contexte d’une rencontre qui avait par moments été particulièrement tendue, notamment en fin de première mi-temps. “Un joueur de l’OG insultait tout le monde et se comportait de manière insupportable”, explique David Salan, entraîneur d’Avanchet. “À la mi-temps, je suis allé voir l’arbitre pour lui demander de mettre de l’ordre, et de surveiller le joueur de l’OG qui insultait sans arrêt. L’entraîneur adverse est venu me dire que ce joueur allait sortir. Après qu’il se soit changé, il est même venu s’excuser et me serrer la main en début de deuxième mi-temps. J’ai accepté ses excuses, mais je lui ai aussi dit qu’il devait contrôler ses mots”.
“Le insultes proférées étaient très lourdes”, ajoute Besar Ramadani, le capitaine d’Avanchet. “On essayait de ne pas réagir sur le terrain, mais de l’extérieur, les supporters commençaient à titiller ce joueur qui nous manquait de respect. Même en deuxième mi-temps, une fois qu’il était sorti, il a continué de provoquer depuis le bord du terrain”.
Dans un mail envoyé dans la nuit de jeudi à vendredi (2h26 du matin) à l’ACGF et au club d’Avanchet, voici ce qu’a dit l’Olympique de Genève concernant l’ambiance qui a entouré la fin de la première mi-temps : “Des joueurs d’Avanchet ont fait des tacles très violents, qui auraient pu être passibles de cartons rouges (…). Les supporters d’Avanchet présents ont influencé et accentué l’ambiance électrique de la première mi-temps”.

Le match s’est tenu sur le terrain principal du stade municipal de Vernier.
Débordements devant la buvette
Dans un camp comme dans l’autre, le nécessaire avait toutefois était fait à la pause, pour éviter que la situation ne s’envenime davantage en deuxième période. Le joueur en question de l’Olympique de Genève avait été remplacé, tandis que certains joueurs d’Avanchet qui étaient plus tendus que d’autres avaient été rappelés à l’ordre par leur entraîneur. “Et le match était nickel lorsque la deuxième mi-temps a repris. Ça n’avait rien à voir avec la fin de la première mi-temps”, raconte David Salan. À notre connaissance, cet apaisement des tensions sur le terrain, en début de deuxième période, est aussi ce qui ressort du rapport de l’arbitre.
Pourtant, tout a dégénéré à l’heure de jeu. On n’a pas compris ce qu’il se passait”, explique l’entraîneur d’Avanchet. “Il y a eu une énorme mêlée devant la buvette. Des joueurs sont sortis du terrain et se sont précipités pour voir ce qu’il se passait et pour séparer les gens”. Le capitaine d’Avanchet Besar Ramadani ajoute : “D’un coup, c’est comme si on avait vu une fourmilière partir. Certains joueurs, deux ou trois, sont allés séparer les personnes dans la mêlée. Il devait y avoir une vingtaine de personnes en tout. De ce que je sais, des joueurs de l’OG ont aussi distribué des coups”.

La rixe a eu lieu en dehors de la buvette du stade de Vernier.
« On n’arrivait pas à s’échapper »
Dans son courriel envoyé dans la nuit de jeudi à vendredi, l’Olympique de Genève a donné la version de son joueur remplacé à la pause, qui aurait été pris à partie en cours de deuxième mi-temps, alors qu’il s’apprêtait à quitter le stade. “Au moment de partir (…) ma sœur, mon frère et moi nous sommes fait bloquer et attraper par derrière (…). Plus de 20 personnes nous sont tombées dessus et nous ont roué de coups, de coups de poings, coups de pieds, étranglement et coups de coudes (…). On n’arrivait pas à s’échapper (…). Heureusement que des personnes sont intervenues (…). On a réussi à partir en courant et à monter dans la voiture. Nous sommes allés aux urgences pour faire constater les lésions suite à l’agression”.
David Salan a donné quelques éléments supplémentaires : “Il y a eu une bagarre entre des supporters d’Avanchet et de l’OG, de ce que je sais. Les joueurs n’ont rien à voir là-dedans, et la plupart étaient sur le terrain. Un de mes joueurs, qui était déjà changé, a reçu un coup au visage et a été blessé à l’œil. La bagarre a duré 5 bonnes minutes, et il a fallu un quart d’heure pour que tout se calme. Ensuite, l’ambiance est redescendue et les deux équipes sont rentrées aux vestiaires. La police est arrivée quand tout s’était calmé. C’est malheureux que des choses comme ça se passent autour d’un match de football. On ne cautionne évidemment pas cela”.
Contacté, l’Olympique de Genève nous a affirmé que le joueur ayant été pris à partie ainsi que sa sœur sont intentionnés à porter plainte. L’ACGF, qui était, vendredi 11, encore dans l’attente d’un retour officiel de la part d’Avanchet et de la Police, n’a pas souhaité s’exprimer jusqu’à nouvel ordre. Dans un communiqué conjoint du vendredi 11 avril, les deux clubs ont quant à eux tenu à “condamner fermement les faits et toute forme de violence, sur et en dehors des terrains”.
Le président d’Avanchet, Junior Mazolo, qui n’était pas sur place jeudi soir, a co-signé le communiqué des deux clubs mentionné ci-dessus. Joint par téléphone samedi 12 avril dans la matinée, ce dernier a également ajouté : “Forcément, je suis embêté que cela tombe autour d’un match de l’équipe qui avait déjà posé problème lors du premier tour. Pour le moment, j’attends d’avoir tous les éléments pour comprendre et reconstruire ce qu’il s’est passé. Ce qui est sûr, c’est que les gens qui viennent voir un match de football pour régler leurs comptes n’ont rien à faire dans un stade. Si je découvre que des joueurs de notre première équipe sont impliqués, je taperai fort. Soit on arrive à se tenir, soit on arrête tout”.
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