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Un SLO aux deux visages dans une situation inédite

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Le modèle de fonctionnement atypique du FC Stade Lausanne Ouchy pourrait nous offrir des finales de promotion entre deux équipes du même club. Éclaircissements avec le directeur sportif Hiraç Yagan.

“C’est vrai que ça peut surprendre quand on n’est pas familier avec notre structure. Mais franchement, on n’a jamais eu de retour, de critiques ou de remarques de la part des instances cantonales ou nationales”. Le directeur sportif du FC Stade Lausanne Ouchy Hiraç Yagan est conscient du flou que la présence de deux équipes estampillées SLO dans le groupe I et II de 2ème ligue peut engendrer chez un observateur externe. Celui qui, depuis son arrivée en 2019, a emmené la première équipe du club de la Promotion League à la Super League a pris le temps de détailler le pourquoi du comment. 


Éviter le conflit d’intérêts

Au SLO, c’est une véritable exception juridique qui prévaut depuis la montée en Challenge League. En 2020, le club centenaire décide de scinder ses activités en deux entités distinctes : une société anonyme (SLO SA), pour gérer l’équipe fanion en Super League et la réserve en 2ème ligue (groupe II), et une association pour chapeauter les équipes de jeunes, dont la première équipe joue aussi 2ème ligue, mais cette fois-ci dans le groupe I. Une configuration certes singulière dans le paysage du football helvétique, mais parfaitement assumée.

Le directeur sportif développe : “La structure est claire. C’est comme dans tous les clubs professionnels : il y a une équipe première, une équipe réserve (le SLO SA II du groupe II, ndlr), une troisième équipe (le SLO II du groupe I, ndlr), et puis les équipes de jeunes en dessous. L’idée, c’est de permettre à un maximum de jeunes d’exploiter tout leur potentiel. Et pour cela, cette structure avec une équipe réserve et une troisième équipe est idéale”. Il faut donc considérer le FC SLO II évoluant dans le groupe I de 2ème ligue, équipe de l’association, comme la Trois du Stade Lausanne Ouchy. 

Le SLO évoluant dans le groupe I de 2ème ligue (association et pas SA) est bien parti pour disputer les finales de promotion.

« C’est un seul et même club »

Si cette configuration juridique duelle peut paraître complexe pour un œil extérieur, elle ne semble en revanche poser aucun problème d’identification aux supporters et aux membres du club selon Hiraç Yagan : “Cette structure juridique et organisationnelle complexe a été comprise et acceptée. Cela ne nuit pas à la lisibilité et à l’identité du club. Il n’y a pas deux clubs différents, c’est un seul et même club. Il y a juste cette particularité de la double entité juridique”. 

Au niveau administratif aussi, bien que cette structure bicéphale puisse laisser supposer certaines lourdeurs, confirmées par Hiraç Yagan lui-même, les mécanismes sont désormais bien rodés : “La gestion opérationnelle se fait de manière très intégrée entre les deux entités juridiques. Au début, c’était une grosse charge administrative, au niveau des jeunes et des pros. Nous avons désormais des processus bien huilés. Il n’y a aujourd’hui au sein des deux entités aucune volonté de changer cette situation”.

Le SLO SA II, deuxième du groupe II de 2ème ligue, est à considérer comme la réserve de la première équipe évoluant en Super League.

Dans l’attente d’un potentiel duel

Au-delà du fonctionnement opérationnel désormais bien huilé, cette scission en deux entités juridiques distinctes offre également une totale indépendance d’un point de vue réglementaire. Une indépendance qui, si elle engendre quelques contraintes administratives supplémentaires, permet d’éviter aussi certains risques juridiques.“Ce sont deux entités avec deux numéros différents aux yeux de l’ASF, confirme Hiraç Yagan. On ne peut par exemple pas transférer librement des joueurs de l’association à la SA en dehors des périodes de mercato”.

En attendant de découvrir si la fin de saison nous offrira ce duel inédit entre les équipes du SLO du groupe I et II, ces explications du directeur sportif lausannois auront pour le moins permis d’y voir plus clair.

Texte : Hugo Benoit, Alexian Roduit
Photo de couverture : Alain Schmitz

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